Réveil
magique. Ataram est mouillé au pied de montagnes vertes, découpées
comme par la hache d’un géant. Il nous faut lever les yeux
très haut pour les dépasser du regard et apercevoir le ciel.
Une plage noire occupe le fond de la baie, où se trouve le village
de Hanavave. Pierre et Philippe débarquent en quête
de petit déjeuner. Eric recoud la grand voile, qui vient de
se déchirer alors qu’il la repliait. Pas normal non plus ça…
Certes la traction était énergique, mais ces toiles sont
censées résister à ce genre de traitement, sinon comment
résisteraient-elles à des vents de 50 nœuds ?
Pas de pain au village,
il faut aller à celui d’à coté. 17 kilomètres
par la route, dix minutes par la mer. Pierre et Philippe trouvent
une pirogue sur laquelle embarquer pour aller à Omoa.
On fait la connaissance
de nos éclaireurs de balises : Lorenzo et Annalisa, sur Walkabout,
qui ont réagi les premiers parce qu’ils attendaient des amis à
eux, puis Albert et Marijcke, couple de jeune hollandais, sur Samuel, et
un bateau américain.
Dans l’après-midi,
Maracla, que Lorenzo et Annalisa attendaient, arrive à son tour.
A son bord, le plus bon vivant des siciliens, Peppino, Lucia, et leur fils
Blu. On est vite les meilleurs amis du monde avec ces équipages
fabuleux. Lorenzo et Annalisa ont aménagé eux-même
leur bateau en acier. Ils font le tour en trois-quatre ans. Peppino est
propriétaire d’un Swan 42, la Rolls des bateaux, avec lequel il
se rend (en quelques années) en Nouvelle-Zélande, où
il veut acheter une ferme, et faire de Blu un Ranger.