Journée du 21 mai 98 : En vue des Galapagos
 
On aperçoit Genovessa depuis ce matin.  C’est l’île la plus orientale de l’archipel.  Inhabitée, elle est réservée aux oiseaux.  En principe, on ne doit pas y mouiller, seuls les bateaux de charter le peuvent, mais on a vraiment envie de fouler le sol volcanique de ces îles de légendes.  On s’engage donc à midi dans la baie Darwin. Pas très abritée de la mer ni du vent.  Ataram va continuer à danser.  Un bateau de charter est là.  Son équipage à l’air compréhensif (on raconte que parfois, les bateaux de charter préviennent les autorités de la présence non autorisée de yachts), il nous conseille même de changer de mouillage parce que nous sommes proches de récifs.  En remontant nos ancres (nous avions empenellené, c'est-à-dire mouillé avec deux ancres l'unes derrière les autres), nous tordons notre petite ancre alu…(traversée coûteuse, un spi, un rail de fargue, une GV, un taud, une ancre, plus les répétiteurs électroniques, qui rendent l’âme un par un …) 

En fin d’après-midi, expédition au royaume des fous à pattes bleues et des frégates.  Première vision sur la plage : des otaries qui n’ont vraiment pas l’air farouche.  Ils ne bougent pas d’un poil à notre approche.  Et pour cause, ils sont morts.  Victimes, probablement du réchauffement excessif des eaux dû à El Ninõ (El Ninõ, salaud, tueur de bébés-otaries).  Cela nous refroidi un peu… Mais l’île est fantastique.  Les oiseaux, qui n’ont pas peur de l’homme, se laissent approcher de très près.  On se promène un peu, respectant les balises qui marquent le territoire exclusif des oiseaux.  On croise aussi des iguanes marins, et, ouf, des otaries vivantes.