| Les rongo rongo sont de larges tablettes
en bois couverte de hiéroglyphes étranges.
C’est en 1868 que leur existence fut révélée pour la première fois. Cette année là, Tepano Jaussen, évêque de tahiti se vit remettre, en signe de reconnaissance, une longue cordelette tressée de cheveux entourant un vieux morceau de bois recouvert de signes curieux. L’ancienneté de ces signes est très discutée. La tradition prétend que c’est le dieu Hotu Matua qui aurait créé les premières écoles d’enseignement de l’écriture de ces tablettes, tandis que certains scientifiques considèrent que l’écriture serait au contraire très récente, inspirée du traité signé avec les espagnols au XVIIIè siècle. Ces
signes gravés dans le bois n’ont par ailleurs toujours pas livré
tous leurs secrets. Plusieurs centaines ont été répertoriés,
certains géométriques, d’autres anthropomorphes ou zoomorphes.
Ils sont disposés en lignes régulières et doivent
être lu de bas en haut et de gauche à droite. Les signes
étant inversés une ligne sur deux, le lecteur devait tourner
la tablette à la fin de chaque ligne. Cette écriture
que l’on a appelé « boustrophédon à inversion
alternée » est unique au monde. Aucune tentative de
déchiffrement n’a à ce jour abouti. En effet, même
si certaines signes peuvent représenter des mots, il n’existe aucune
preuve de l’existence de phrases complètes ni de grammaire et certains
considèrent qu’en réalité ces signes servaient de
procédé mnémotechnique destinés à faciliter
la récitation des traditions orales et généalogiques
sans plus…
Seuls quelques spécialistes, les «
tangata rongo rongo » avaient, avec leurs serviteurs, le droit de
manipuler ces objets tabou. Il existait différents types de
tablettes : pour les chants de fête, de guerre, pour les cérémonies
funéraires. Une fois par an, le roi présidait une cérémonie
publique au cours de laquelle les tangata rongo rongo rivalisaient dans
des épreuves de récitation des tablettes sacrées.
Les maîtres présentaient leurs élèves et si
l’un d’eux hésitait dans la lecture, les tablettes étaient
confisquées à leur maître.
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