La culture des perles  
La ferme perlière de notre ami Matéo, dans les 
 La ferme perlière de notre ami Matéo, dans les Gambier
La culture des perles a été développée dans les Tuamotu par les Japonais.  Elle a remplacé la culture de la nacre, qui  a décliné avec l’apparition des boutons en plastique (avant , la nacre était utilisée pour fabriquer les boutons de chemise).  
 Aujourd’hui, on en trouve dans de très nombreux atolls, aux Gambier et même dans les îles sous le vent. Le principe est de systématiser un processus naturel : la production de perles par les huîtres.  Cette production est due à l’introduction d’un corps étranger (sable, corail) dans l’huître.  En réaction, l’huître entoure ce corps de matière nacrière.  Cela crée une perle naturelle, dite fine, très rare.  L’éleveur reproduit artificiellement ce processus naturel. 
Les huitres sur un support élémentaire.  Ferme à 
[Les huitres sur un support élémentaire.  Ferme à Tahaa] 
[Andrew, le greffeur au travail] 
 [Andrew, le greffeur au travail]
Pour  ce faire, on élève des huîtres sur des supports artificiels.   Souvent, ces huîtres sont nées ailleurs, et on les importe quand elles ont atteint une certaine taille. Quand elles ont un certain âge, on les ouvre, et on introduit un corps étranger, rond (une bille), le nucléus, dans la gonade, l’organe reproducteur de l’huître.  On y ajoute un greffon, morceau de manteau prélevé sur une autre huître, sacrifiée.  On referme le coquillage, et on le remet dans l’eau.  Ensuite, on attend que l’huître construise une perle autour du corps étranger.  Au bout de quelques mois (+ /- 18), on ressort l’huître de l’eau, on l’ouvre, et on prélève la perle.  On peut remettre un nouveau corps étranger dans l’huître pour produire une nouvelle perle.  On ne peut répéter ce processus que deux fois (donc produire trois perles) avec chaque huître, et encore la troisième récolte incertaine.  Mais bien sûr, quel que soit le stade, toutes les huîtres greffées ne produisent pas de perles.
[Andrew, le greffeur au travail] 
[Moment essentiel, le greffeur récupère la perle, et introduit un nouveau nucleus avant de refermer l'huitre]
L’opération délicate est bien sûr la greffe.  Les japonais sont les grands spécialistes de cette opération.  Les polynésiens commencent à maîtriser le processus, mais les greffeurs japonais ont encore des taux de réussite supérieur.   L’autre opération nécessaire est de nettoyer les huîtres plusieurs fois par an, en les sortant de l’eau.  Il faut également protéger l’élevage contre les prédateurs, et s’assurer que les eaux dans lesquelles baignent les eaux ne sont pas pollués, et sont renouvelées juste assez souvent, ni trop rapidement ni trop peu, pour amener de la nourriture aux coquillages. 
[Une petite partie de la récolte d'une matinée...]
[Une petite partie de la récolte d'une matinée...]
L’industrie de la perle est une industrie très rentable. Passées les premières années d’incertitude liée essentiellement au choix du site, les fermiers ne tardent pas à récupérer leur investissement, puis à faire de très gros bénéfices.  
C’est grâce à l’argent des perles que des atolls de trois kilomètres de long, avec une seule route, sont encombrées de véhicules 4x4, d’énormes speed-boat etc…