La guadeloupe est une grande île située par 16°30' de latitude Nord et 61° 30' de longitude Ouest. Les deux parties de l'île, Basse-terre et Grande terre forment sur une carte un papillon.Elle a été découverte par Colomb le 4 novembre 1493, et doit son nom à un monastère espagnol, "Guadalupe". En 1635, l'île est colonisée par les français, qui fondent la première ville, Basse-terre. Les anglais l'occupent en 1759 et créent Pointe-à-Pitre (du nom d'un hollandais du nom de Peter, pointe à Pete). Elle est rendue à la France en 1763 par le Traité de Paris. La question de l'esclavage, et de son abolition, qui agite la France de la révolution à 1848, prend ici une dimension particulière, car l'économie de l'île repose sur les grandes plantations dont le fonctionnement est conditionné par cette pratique. La révolution va être exportée avec violence en Guadeloupe, et de nombreux planteurs s'exileront. Napoléon rétablira l'esclavage, mais beaucoup d'exilés ne reviendront pas, et la classe des Créoles guadeloupéens ne retrouvera jamais sa puissance.
La Guadeloupe est un département français d'outre-mer depuis 1946. Son économie est très dépendante de la Métropole. Le tourisme y prend une position de plus en plus importante, en particulier le tourisme nautique, qui commençe seulement à exploiter pleinement toutes les potentialités de l'île.
Comme en Martinique, un mouvement indépendantiste subsiste en Guadeloupe. Mais la plus grande part de la population semble consciente de l'avantage qu'elle peut tirer de l'attachement à la France, et donc à l'Union européenne. Le Fond européen de développement régional (FEDER) subventionne d'ailleurs beaucoup les DOM des Caraïbes.
Géographiquement, les deux "ailes du papillon" sont séparées par un petit bras de mer, la rivière salée. A l'Est, la Grande Terre, basse, de sol calcaire est presque entièrement cultivée; centrée sur la capitale économique, Pointe-à-Pitre. A l'Ouest, Basse-Terre, volcanique avec des massifs montagneux recouverts d'une fôrest tropicale, dont les sommets sont souvents perdus dans les nuages. Quand la nébulosité se dégage, il faut monter sur la souffrière, et faire le tour du cratère, c'est très impressionnant.
La Guadeloupe est régulièrement touchée par des cyclones. Le dernier en date est "Hortense", en 1996, qui a causé des dégats aux plantations. Mais son ampleur était considérablement moindre que "Hugo" qui a vraiment ravagé l'île à la fin des années 1980. Chacun a ici des histoires à raconter sur Hugo, toutes plus incroyables les unes que les autres. A titre d'exemple, on nous a raconté qu'à Saint François, le dernier étage d'un hôtel, s'était littéralement envolé, avec sa chape de béton, pour atterrir dans la marina, à 100 mètres de là... Il est probable que les normes de construction n'avaient pas été suivies de manières strictes, mais néanmoins... En ce qui concerne la manière dont le cyclone a été vécu par les voileux, il faut lire le livre de Jack Petith, "La nuit où les bateaux volaient". C'est éloquent. La violence des éléments, et les énormes dégâts ont eu un effet positif : une prise de conscience de la population. Depuis, on anticipe en construisant plus solide, en prévoyant des protections etc...Mais déjà, le souvenir s'éloigne, et nous avons eu l'impression qu'à ce rythme, la prudence ne sera bientôt plus de mise...