Samedi à
l’aube, départ pour les Tuamotu. Pas de certitudes sur
l’atoll que l’on vise : Fakarava si possible, car Gilles, nouveau copain
travaillant sur le chantier, compte s’y rendre, et les Voyous aussi.
Faka est au nord-est. Après 12 heures de pétole totale,
le vent se met donc à souffler du…nord-est, vous aviez deviné.
On oublie assez vite le projet Fakarava, notamment vu l’ambiance du bord,
plutôt patés, insolation, sieste de survie. Va pour
quelque chose plus nord. Apataki ? Encore trop Est, et trop
loin. Bon, ce sera Rangiroa, royaume de la plongée, deuxième
plus grand atoll du monde. Sur cette destination, on peut profiter
d’un vent maintenant établi à 20 nśuds. Mais la houle
est abrupte, et l’état de notre nouvel équipage ne s’améliore
pas des masses (sauf Amin, qui ne s’est même pas aperçu que
le bateau tanguait). La nuit, les seaux sont placés
dans le carré, « au cas où ».
Dimanche, aucune cérémonie
remarquable ne marque l’anniversaire de Pierre, hormis un peu de pâtisserie.
Dans la nuit qui suit,
l’évidence s’impose : on est très en avance. On n’a
pas envie de passer cette passe inconnue de nuit, et d’après nos
calculs (incertains, certes), le meilleur moment pour rentrer devrait être
le petit matin (ce moment se détermine par rapport à la course
de la lune dans le ciel). Nous décidons donc de
mettre Ataram à la cape, ce que nous n’avons pas encore testé
(se mettre à la cape, c’est mettre le bateau en position d’attente,
pour la technique voir la fiche). Ca se passe très bien,
et quelques plus tard on repart. A 7 heures, on franchit la passe
avec le courant légèrement rentrant, c’est parfait.
On mouille près
d’Avatoru, le village principal de Rangiroa, près de la passe que
nous venons de franchir. Mauvaise idée : à cet endroit
peu protégé, on reçoit la houle que le vent lève
dans cet énorme lagon (le fetch est très grand, donc les
vagues conséquentes). Ataram danse, et nos passagers encore
tout verts de la traversée n’apprécient pas.
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