On prend quand même
le temps d’une visite à Avatoru, pour se rendre compte que si Rangi
est connu dans le monde entier, il n’est pas vraiment envahi par le tourisme.
Le lendemain, on déménage.
On longe l’atoll pendant quelques milles. Nos visiteurs, eux, on
choisit de se déplacrer à pied, seraient-ils dégoûtés
? Finalement on mouille près de l’autre passe pratiquable
par les bateaux : Tiputa. C’est le mouillage de rêve : eau
cristalline, palmier, sable et coraux, et hôtel de grand luxe dont
les bungalows sur pilotis n’arrivent pas vraiment à gâcher
le paysage. Ce coup-ci, on est vraiment en vacances ! Planche
à voile, plongée avec le club juste en face du bateau.
Le pied. Pour tous, les plus belles plongées de leur vie sous-marine
(les niveaux à bord vont de débutant absolu à dive
master, mais le bilan est unanime). Bancs de requins, de raies léopards,
requins marteaux, énormes napoléons, et même visite
de dauphins sous l’eau ( ce qui est beaucoup plus rares que leurs visites
aux bateaux, avec l’étrave desquelles ils aiment jouer). Tout
cela aux alentours des passes, dont les courants puissants semblent attirer
cette faune (logique :le courant charrie des micro-organismes dont se nourrissent
les plus petits poissons, que des plus gros bouffent, jusqu’au requins.
Les dauphins aiment de plus jouer dans les vagues de la passe, on les a
vu surfer à plusieurs reprises).
On va profiter de ce
petit paradis jusqu’au jour où il sera temps de partir pour Fakarava,
ce qui dépend des nouvelles de Claude et Margot. Claude a
subi une petite intervention chirugicale à Papeete, et partira dès
qu’il sera remis. Le matin du 16 août, un petit Romanée (voilier
en acier très en vogue dans les années 70) vient mouillé
près de nous : c’est Gilles, avec sa copine Valérie, et sa
fille Aurélia. Il n’est jamais arrivé à Faka
non plus. Il s’est dérouté sur Apataki, où il
a passé une semaine. Ce soir, bouffe avec eux. Gilles
nous fait pleurer de rire avec ses histoires de voile racontée a
la mode de Gascogne. Ce sont d’ailleurs souvent les histoires de
Valérie, voileuse émérite, qui a fait notamment une
mini-transat (la plus dingue des courses de solitaire, l’Altantique en
voilier de 6m50). Gilles est son compagnon-équipier-préparateur-réparateur.
Ils nous promettent bien du plaisir pour aller à Faka, et nous annoncent
un courant de 2 nœuds dans le nez, en plus du vent et de la mer !