Journées du 7 au 11 juillet : vers Papeete
 
 
Les trois premiers jours de la traversée sont bien ventés, et l’on fonce vers les Tuamotu.  L’archipel était surnommé « l’archipel dangereux », parce que ces atolls de corail, extrêmement bas sur l’eau sont baignés de courants violents et le temps y est variable.  Avant la généralisation du GPS, les plaisanciers évitaient l’archipel dans leur trajet vers les îles de la société.  Avec le GPS et de l’attention, on peut maintenant passer au travers.  C’est ce que nous ferons.  Mais sans doute pour renforcer la réputation de coin à ne pas fréquenter, le vent tombe complètement et on est scotché entre les îles Palisser.  Arutua, Apataki et Kaukura semblent pourtant aussi jolis et exotiques que ne laisse le supposer leurs noms, mais on n’a pas le temps cette fois, alors, on prie Eole.  Prière sans succès, Eole interprète mal nos demandes et nous donne un spectacle étonnant : le vent de nord-est est passé est, puis sud-est, puis s’éteint tout à fait pour renaître d’ouest.  Les nuages passent dans un sens, puis dans l’autre, toujours chargés de pluie !  La nuit passe malgré tout.  Au matin du 11 juillet, on devrait apercevoir Tahiti à presque 40 milles s’il faisait beau, d’après les instructions nautiques.  Il fait immonde, et on devinera un petit morceau de côte à quelques milles.  On se prend des grains noirs comme la fin du monde, sous lesquels il  pleut des gouttes grosses comme des billes et où le vent… ben non le vent reste aux abonnés absents, même là ! Au moteur, grand-voile pour s’équilibrer, on arrive à Tahiti, la nouvelle cythère.  A la radio, on suit la course de pirogue Papeete-Moorea, événement majeur des fêtes du Heiva. On devrait les voir, on ne voit que du gris…Tout arrive, le ciel s’éclaircit un peu, et on peut admirer Tahiti avant d’entrer dans le port de Papeete. 
On découvre ce port mythique…A gauche, des chantiers marins, puis des cargos.  Plus loin, les bâtiments de la marine française.  Là bas, devant le boulevard Pomare, les voiliers mouillés, une ancre à l’avant, des bouts à terre.  Parmi eux, avec une place juste pour nous, Voyou, le bateau de Claude et Margot !  Joyeuses retrouvailles avec Claude, Margot est aux Etats-Unis.  On en oublie un petit peu beaucoup notre liste de course pour aujourd’hui.  On est à Tahiti quoi !