Journée du 15 Mars 98 Départ : Saint Martin Arrivée : Prickly Pear (Anguilla)
 
C'est dimanche ! Nous perdons petit à petit la notion des jours (pas des dates, le journal de bord est là pour nous les rappeler), mais aujourd'hui les rappels sont nombreux : l'arrivée des petits camarades, la fiesta du samedi soir à terre que l'on a "subi" hier soir pour avoir mouillé trop près de la terre, et les élections régionnales françaises (Saint-Martin est rattaché administrativement au département français de la Guadeloupe). Nous allons donc nous offrir un petit dimanche sympathique dans une île au nord d'Anguilla (elle-même au nord de Saint-Martin), pas très loin, ce qui nous permettra de revenir lundi achever nos courses. 

Nous allons à Prickly Pear East, mouiller dans un récif corallien. L'approche est délicate, mais on sait que c'est faisable parce qu'Eric est déjà venu il y a sept ans dans ce petit paradis. Deux bateaux de charters sont déjà là, mais ils quittent l'endroit en début d'après-midi, nous laissant seuls dans ce "bout du monde" où l'on va passer la nuit. Eric, Phil et Marc prennent un petit cours de planche à voile avec les G.O. Pierre et Quentin. C'est la première fois que l'on dort réellement seuls. Vu la présence, proche, des récifs de corails, Pierre et Eric ont renforcé le mouillage en empellenant. La technique consiste à taper une première ancre, plus petite, sur le diamant de l'ancre principale. Son rôle est de maintenir cette dernière bien à plat, ce qui assure sa tenue. Normalement, cela se fait bien sûr avant de mouiller le tout. Ici, l'ancre principale est déjà mouillée, par 3M50 de fond. Nous allons donc utiliser une technique très, très, peu orthodoxe en allant empellener au fond de l'eau, en apnée, après avoir amené la deuxième ancre à la verticale de l'autre dans l'annexe. Grand moment de folklore ! Nous réussissons notamment à envoyer par le fond la petite ancre completement emmelée dans sa chaîne. Malheureusement, personne n'est là pour filmer la scène quelque peu surréaliste au cours de laquelle nous jouons à démeler le gigantesque noeud au fond, en apnée. Au moins, cela nous a permis de travailler notre souffle. Et finalement, le résultat était très satisfaisant. Notre sommeil ne sera pas troublé par des cauchemars d'ancre laissant Ataram dériver sur les coraux. La nuit est très noire, des nuages masquent la lune.