| En 1721, le hollandais
Jacob Roggeveen, à la tête d’une flotte de trois navires,
appareille pour le Pacifique Sud, à la recherche d’un hypothétique
continent austral qui, selon les croyances de l’époque devait immanquablement
exister, pour contrebalancer le poids des terres de l’hémisphère
nord. Le soir du dimanche de Pâques, le 5 avril 1722, les matelots
du bord aperçoivent une terre inconnue. Cette île minuscule
n’est de toute évidence pas le continent recherché et Roggeveen
la nomme « Paasch Eylandt » l’île de Pâques.
Les premiers contacts avec les habitants sont amicaux, quelques insulaires
montent à bord, puis un détachement de marins débarque
et une échauffourée éclate, des coups de feu sont
tirés faisant une dizaine de morts. Les esprits se calment
et Roggeveen et sa flotte resteront finalement 5 jours sur place avant
de repartir à la conquête du continent fantôme.
Le 15 décembre
1770, deux navires espagnols dirigés par don Felipe Gonzales y Haedo,
toujours à la recherche du fameux continent, arrivent en vue de
l’île de Pâques. Ganzales en prend officiellement possession
en l’honneur de Sa majesté le roi d’Espagne en faisant signer aux
insulaires, qui s’en amusent en traçant des figures d’hommes-oiseaux
et des visages féminins, un certificat de prise de possession.
L’île est rebaptisée Isla de San Carlos et trois croix sont
érigées sur les mamelons du mont Poïke.
Le 9 avril 1786, l’Astrolabe et la Boussole commandées par Jean-François de Galaup de La Pérouse jettent l’ancre dans la baie de Cook. Les premiers contacts sont, comme à l’accoutumée, emprunts de cordialité, bien que les pascuans se montrent toujours aussi chapardeurs. Deux expéditions sont mises en place ; la première a pour mission de visiter les monuments, plates-formes, maisons et plantations autour de la baie de Cook. La seconde était chargée de pénétrer l’île pour y semer des graines (choux, carottes betteraves, maïs, citrouilles et orangers), examiner le sol, les plantes et les cultures. Des animaux sont offerts aux pascuans et le géographe relève avec précision le plan des sanctuaires monumentaux et de grandes habitations. Il semble que les animaux furent vite dévorés et les plantes laissées sans soin par une population insouciante mais la tradition rapporte que demeurèrent dans l’île deux bêtes cornues, errantes et jugées diaboliques. La Pérouse ne restera sur l’île qu’une seule journée avant d’appareiller. |