Il y a sur l’île des centaines
de statues géantes, les fameux moai. Certains sont dressé
sur leur piedestal dans un sanctuaire appelé ahu, d’autres sont
disséminés au pied de la carrière qui les a vu naître
ou éparpillés au gré des plaines et vallons qui façonnent
l’île.
Le
ahu
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Le Ahu est un sanctuaire en plein air érigé
en l’honneur des dieux et ancêtres. Ces lieux sacrés
étaient à la fois des centres politiques et religieux. Le
nombre de Moai érigé sur chaque Ahu varie selon l’importance
du temple. En général, ils sont cinq mais certains
sanctuaires comptent jusqu’à quinze moai. Les murs de soutènement
de ces géants étaient constitués d’énormes
blocs remarquablement biens ajustés. |
Chaque Ahu
appartenait à une famille ou un lignage et lorsque celle-ci venait
à disparaître suite à une guerre ou une épidémie,
le monument était abandonné ou saccagé et ses pierres
réutilisées pour d’autres sanctuaires .
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Les Ahu sont généralement
construits sur la côte, parallèlement au rivage mais certains
d’entre eux sont orientés selon des critères astronomiques
: ils sont par exemple perpendiculaires à la position du soleil
à son lever et à son coucher au moment des solstices et équinoxes.
A une exception près, les Moai disposés
sur les sanctuaires tournent le dos à la mer, et regardent vers
les maisons du lignage. |
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Les
Moai
Ce sont les grandes statues façonnées
dans la roche tendre du volcan Rano Raraku.
On ne sait toujours pas avec certitude
si les Moai sont des représentations de dieux ou d’ancêtres.
L’opinion la plus généralement acceptée veut que les
Moai représenteraient plutôt des ancêtres, des chefs
ou autres personnalités de haut rang. Cette opinion est en
partie basée sur les observations de
Cook qui remarqua que les statues portaient des noms précédés
du mot «Moai » qui signifie lieu de sépulture ou de
sommeil et du mot « ariki » qui signifie chef.
Certains Moai portent d’ailleurs des noms qui pourraient être ceux
d’ancêtres célèbres.
La hauteur de ces géants varie généralement
de 3,5 à 5 m, mais certains mesurent jusqu’à 10 m de haut. |
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Les premiers Moai dateraient du Xè Siècle
mais la majorité datent des XIVè et XVè siècle
Bon nombre de Moai ne sont jamais parvenu
à leur destination finale et gisent toujours dans les carrières
qui jonchent le volcan Rano Raraku, choisi pour la qualité de sa
roche. Près de 300 statues y ont été recensées
à ce jour mais les sédiments en recèlent peut-être
encore d’autres. A l’intérieur du cratère, de multiples
cavités témoignent du travail des sculpteurs.
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L’impression qui émane du site
est celle d’une pose brutale marquée dans l’élaboration des
mégalithes.
Des centaines de statues sont en cours
de fabrication et jouxtent des cryptes parfois vides qui portent les empreintes
du colosse qui naquit du volcan. Ces centaines de Moai en cours d’élaboration
ont permis aux chercheurs de reconstituer les différentes phases
de fabrication. Il est étonnant de constater que toute la
phase de finition était élaborée à même
l’alcove, avant un trajet de parfois plusieurs dizaines de Km. Une
fois la statue achevée, elle était sapée jusqu’à
ce qu’elle ne repose plus que sur une sorte de quille mince. Cette
quille était alors percée de trous toujours plus nombreux
et la quille progressivement remplacée par des cales de pierre.
Les statues étaient alors acheminées au pied du volcan et
provisoirement redressées afin que le sculpteur puisse finaliser
le dos du géant.
La manière dont les statues étaient
alors transportée demeure incertaine. La tradition orale explique
que c’est le dieu Make Make ou un chef mytique, Tuu Ko Ihu qui ordonnait
aux statues de marcher … |
Certains
Moai sont coiffés d’un énorme cylindre rouge. Ce chapeau,
« pukao » qui se termine par un bouton conique a été
interprété de différentes façons : panier,
couronne, turban. Pour certains, il s’agirait plutôt d’une
sorte de chignon à l’image de ceux portés par les dignitaires
à l’arrivée des européens.
Des traces de peintures ont été
retrouvées sur certains Moai.
Enfin, les statues prenaient vie lorsqu’on
leur donnait un regard. Deux orbites étaient creusées
afin de recevoir des yeux, taillés dans du corail blanc .
...
S’il vous prenait l’irrépressible
envie de voir un de ces géants, il paraît que l’un d’entre
eux se trouve au musée du cinquantenaire à Bruxelles (on
n'a pas encore pu vérifier l’information) …
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