Les finlandais
nous ont donc quitté cette nuit, vers 4 heures. A 6 heures,
un nouveau voisin se glisse dans la place encore chaude. Un superbe
sloop en aluminium de la taille d’Ataram. Il est skippé par
un couple, Claude, français exilé sur l’eau depuis 30 ans,
et Margot, américaine, kidnappée par Claude il y a déjà
pas mal de temps. Claude nous propose d’être ses line-handlers
et qu’ils soient les nôtres (dans les écluses du canal, il
faut en effet une personne par aussière, en plus du barreur et du
pilote panaméen). C’est le début d’une fréquentation
assidue entre les équipage des deux bateaux.
Pour l’instant,
c’est la chasse aux papiers. On doit d’abord expliquer à la
douane qu’on ne dispose pas du formulaire idoine. Après moults
palabres, on ressort avec cet accord : on doit fournir à la douane
un document d’une autorité dominicaine certifiant que l’on est sorti
en règle du pays, et que la zarpe d’entrée à Panama
peut nous être délivrée. Mais, concession de
la douane, cette « zarpe » nous est déjà délivrée
pour nous permettre de faire les formalités nécessaires au
passage du canal. C’est à la sortie que l’on sera bloqué
si l’on n'a pas fourni le document exigé.
Commence alors
un gymkana diplomatico-administratif ; le consul de la République
dominicaine déclare qu’il ne peut rien pour nous puisque nous ne
sommes pas citoyens dominicains. Ils faut demander à notre
consulat de faire des démarches auprès des autorités
dominicaines ! La pauvre victime de nos errements sera donc l’attaché
commercial de Belgique à Panama, Monsieur de Lannoy, qui, charmant,
lance la procédure pour nous venir en aide. Comme le bateau
est français, et qu’il n’y pas de raison de n’embêter qu’une
personne, nous nous adressons aussi au consul de France, qui lui aussi
lance une procédure, encore plus lourde car impliquant le passage
par Paris pour nous aider.
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