Journée du 14 avril 98 : Port de Cristobal
 
  
Les finlandais nous ont donc quitté cette nuit, vers 4 heures.  A 6 heures, un nouveau voisin se glisse dans la place encore chaude.  Un superbe sloop en aluminium de la taille d’Ataram.  Il est skippé par un couple, Claude, français exilé sur l’eau depuis 30 ans, et Margot, américaine, kidnappée par Claude il y a déjà  pas mal de temps.  Claude nous propose d’être ses line-handlers et qu’ils soient les nôtres (dans les écluses du canal, il faut en effet une personne par aussière, en plus du barreur et du pilote panaméen).  C’est le début d’une fréquentation assidue entre les équipage des deux bateaux.   

Pour l’instant, c’est la chasse aux papiers.  On doit d’abord expliquer à la douane qu’on ne dispose pas du formulaire idoine.  Après moults palabres, on ressort avec cet accord : on doit fournir à la douane un document d’une autorité dominicaine certifiant que l’on est sorti en règle du pays, et que la zarpe d’entrée à Panama peut nous être délivrée.  Mais, concession de la douane, cette « zarpe » nous est déjà délivrée pour nous permettre de faire les formalités nécessaires au passage du canal.  C’est à la sortie que l’on sera bloqué si l’on n'a pas fourni le document exigé.  

Commence alors un gymkana diplomatico-administratif ; le consul de la République dominicaine déclare qu’il ne peut rien pour nous puisque nous ne sommes pas citoyens dominicains.  Ils faut demander à notre consulat de faire des démarches auprès des autorités dominicaines !  La pauvre victime de nos errements sera donc l’attaché commercial de Belgique à Panama, Monsieur de Lannoy, qui, charmant, lance la procédure pour nous venir en aide.  Comme le bateau est français, et qu’il n’y pas de raison de n’embêter qu’une personne, nous nous adressons aussi au consul de France, qui lui aussi lance une procédure, encore plus lourde car impliquant le passage par Paris pour nous aider.