Journées du 15 au 24 avril 98 : Colon (Panama)
 
 10 jours qui ne valent pas qu’on les détaille un par un tellement ils se ressemblent.  Faits d’aller-retour à Panama-city, située sur la côte pacifique, car il y a plus de services là-bas.  Nous  y enchaînons recherche de techniciens informatiques capables de réparer notre ordinateur, shipchandler (nettement plus rares ici…) etc… A Colòn, c’est la chasse aux consuls pour nos papiers qui nous distrait parfois de la fréquentation d’un cyber-café, tenu par des chinois, avec des programmes en espagnol, où nous tentons de pallier à la panne de notre laptop.  Philippe apprendra l’espagnol informatique assez rapidement, avant de reformater entièrement un ordinateur, qu’il s’appropriera.  Cela nous permettra de taper sur un clavier qwerty à caractère espagnol, mais configuré en clavier belge (comme Pierre et Eric tapent à 10 doigts, c’est un avantage, mais quand on perd ses automatismes, la recherche d’un caractère relève du vogelpik).   

Nous mettons notre annexe en réparation chez un réparateur de pneus qui nous certifie qu’il a l’habitude de faire cela.  Dubitatifs devant son atelier plein de pneus de tracteur traînant dans la graisse, nous avons de grandes craintes en abandonnant notre annexe.  Mais trois jours plus tard, le résultat se révèle satisfaisant.   

Le dimanche 19 est jour de deuil pour nous.  Deuil de notre caméra, volée sur un muret, dans l’enceinte du yacht club, où elle est restée pendant que Eric et Pierre apprennent à monter aux cocotiers avec Claude et Margot, puis entament un petit rugby avec la noix, à quelques mètres de là.  Quelques minutes de distraction donc, et c’est la douche froide, plus de caméra, disparue avec la cassette contenant des images depuis Haïti, plus d’images pour le site, plus de souvenirs. 

Après quelques jours de recherches infructueuses, nous prendrons la décision  de racheter la caméra, profitant de ce qu’il existe à Colòn une zone franche où les produits destinés à l’exportation ne sont pas taxé du tout .  On casse nos tirelires… Mais le voyage laissera des traces, et vous aurez des images.  Malheureusement, le standard d’enregistrement est différent, cela veut dire que nous ne pourrons plus aller rechercher des images sur la casette qui nous reste, achevée à Haïti.  Or, nous attendions de trouver un cyber pour envoyer les images, ce n’était donc pas encore fait.  Maintenant qu’on a le cyber, on a plus de caméra !  Donc, plus de baie d’Aquin, de petites haïtiens et d’île à vache.   

Le lendemain, pour nous consoler, nouvelles de l’ordi, qui a subi une réparation provisoire, en l’attente du remplacement d’une pièce qu’il nous faut trouver, sans doute aux Etats-Unis.  Ca tombe d’autant mieux que le Panama subit des coupures d’électricité pour économiser l’énergie (et qui dit plus d'energie dit plus de cyber café).  En effet, celle ci est essentiellement hydroélectrique, fournie par les barrages, et le niveau des lacs est bas.  Plus pour longtemps, la saison des pluies commence avec une ou deux semaines d’avance, et des trombes d’eau tombent sur la ville jour et nuit.  Au bout de trois jours, la situation est grave, la ville est inondée et un enfant se noie. 

Quant à nos papiers, nous apprenons par l’attaché commercial de la Belgique à Panama qu’il s’avère que la République Dominicaine ne délivre plus de zarpe, clearance de sortie.  On exige donc de nous, et nous cherchons un document qui n’existe pas.  Sur base de cette information, nous retournons négocier avec les douanes panaméennes.  Nous repartons avec la promesse que l’on nous délivrera bien notre zarpe quant nous quitterons Colòn pour traverser le canal.  Tout s’arrange ! Nous n’aurons pas à utiliser la solution de secours que Claude nous a trouvé grâce à un réseau d’ami des plus efficaces… 

Ne reste en suspens que la pièce de l’ordinateur, et notre problème de téléphone.  Enfin, nous attendons des pièces pour le bateau que nous avons commandé aux Etats-Unis.  Qui a dit qu’un an sur l’eau, c’était «adieu les soucis » ?