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jours qui ne valent pas qu’on les détaille un par un tellement ils
se ressemblent. Faits d’aller-retour à Panama-city, située
sur la côte pacifique, car il y a plus de services là-bas.
Nous y enchaînons recherche de techniciens informatiques capables
de réparer notre ordinateur, shipchandler (nettement plus rares
ici…) etc… A Colòn, c’est la chasse aux consuls pour nos papiers
qui nous distrait parfois de la fréquentation d’un cyber-café,
tenu par des chinois, avec des programmes en espagnol, où nous tentons
de pallier à la panne de notre laptop. Philippe apprendra
l’espagnol informatique assez rapidement, avant de reformater entièrement
un ordinateur, qu’il s’appropriera. Cela nous permettra de taper
sur un clavier qwerty à caractère espagnol, mais configuré
en clavier belge (comme Pierre et Eric tapent à 10 doigts, c’est
un avantage, mais quand on perd ses automatismes, la recherche d’un caractère
relève du vogelpik).
Nous mettons
notre annexe en réparation chez un réparateur de pneus qui
nous certifie qu’il a l’habitude de faire cela. Dubitatifs devant
son atelier plein de pneus de tracteur traînant dans la graisse,
nous avons de grandes craintes en abandonnant notre annexe. Mais
trois jours plus tard, le résultat se révèle satisfaisant.
Le dimanche
19 est jour de deuil pour nous. Deuil de notre caméra, volée
sur un muret, dans l’enceinte du yacht club, où elle est restée
pendant que Eric et Pierre apprennent à monter aux cocotiers avec
Claude et Margot, puis entament un petit rugby avec la noix, à quelques
mètres de là. Quelques minutes de distraction donc,
et c’est la douche froide, plus de caméra, disparue avec la cassette
contenant des images depuis Haïti, plus d’images pour le site, plus
de souvenirs.
Après
quelques jours de recherches infructueuses, nous prendrons la décision
de racheter la caméra, profitant de ce qu’il existe à Colòn
une zone franche où les produits destinés à l’exportation
ne sont pas taxé du tout . On casse nos tirelires… Mais le
voyage laissera des traces, et vous aurez des images. Malheureusement,
le standard d’enregistrement est différent, cela veut dire que nous
ne pourrons plus aller rechercher des images sur la casette qui nous reste,
achevée à Haïti. Or, nous attendions de trouver
un cyber pour envoyer les images, ce n’était donc pas encore fait.
Maintenant qu’on a le cyber, on a plus de caméra ! Donc, plus
de baie d’Aquin, de petites haïtiens et d’île à vache.
Le lendemain,
pour nous consoler, nouvelles de l’ordi, qui a subi une réparation
provisoire, en l’attente du remplacement d’une pièce qu’il nous
faut trouver, sans doute aux Etats-Unis. Ca tombe d’autant mieux
que le Panama subit des coupures d’électricité pour économiser
l’énergie (et qui dit plus d'energie dit plus de cyber café).
En effet, celle ci est essentiellement hydroélectrique, fournie
par les barrages, et le niveau des lacs est bas. Plus pour longtemps,
la saison des pluies commence avec une ou deux semaines d’avance, et des
trombes d’eau tombent sur la ville jour et nuit. Au bout de trois
jours, la situation est grave, la ville est inondée et un enfant
se noie.
Quant à
nos papiers, nous apprenons par l’attaché commercial de la Belgique
à Panama qu’il s’avère que la République Dominicaine
ne délivre plus de zarpe, clearance de sortie. On exige donc
de nous, et nous cherchons un document qui n’existe pas. Sur base
de cette information, nous retournons négocier avec les douanes
panaméennes. Nous repartons avec la promesse que l’on nous
délivrera bien notre zarpe quant nous quitterons Colòn pour
traverser le canal. Tout s’arrange ! Nous n’aurons pas à utiliser
la solution de secours que Claude nous a trouvé grâce à
un réseau d’ami des plus efficaces…
Ne reste en
suspens que la pièce de l’ordinateur, et notre problème de
téléphone. Enfin, nous attendons des pièces
pour le bateau que nous avons commandé aux Etats-Unis. Qui
a dit qu’un an sur l’eau, c’était «adieu les soucis »
?