On a quitté James sur l'eau,
lui squattant la vedette du directeur de course, nous, passant la ligne
juste derrière les monstres partis en régate jusqu'aux USA.
Avec tous nos autocollants, on espérait avoir une chance de passer
pour un des concurrents, et passer à la téloche, pour que
vous puissiez voir nos frimousses sur l'écran ! Certes, quatre sur
le pont pour le départ d'une course en solitaire, c'est louche.
On n'est pas sur que ça ait marché ! Mais pendant un
moment, avec tout dessus et le moteur au maximum, on etait pas trop loin
de Soldini, et un hélico a filmé "la régate"... on
ne sait jamais, si vous entendez parlez de concurrents pirates…
On est donc parti vers le Brazil, au près,
bien entendu, pour maintenir notre étonnante moyenne d'un demi tour
du monde avec un maximum de près. 36 heures de boum-boum-boum, avec
ces pauvres solitaires. On était tout trois amollis par notre
mois dans le Rio de la Plata, avec vagues modèle bébé,
et on a vraiment pas bien supporté ce régime : tout les trois
patraques, sous l'œil attentif d'Anne, juchée au sommet de la descente
pendant dix huit heures par jour. Nous aurons ensuite un peu de portant,
puis de la pétole, et pour l'arrivée, du près.
Anne aura eu un aperçu assez complet de la nav !
Nous arriverons à Florianopolis sous
un déluge tropical, la pluie tombant par seau; l'île de San
Catarina, pourtant proche, disparaissant sous les grains. Nous trouverons
refuge juste avant la nuit dans une baie, sur le continent, au nord de
l'île.
Le vent de nord-est, qui a disparu dans
l'averse est relayé pendant la nuit par un nord-ouest qui nous bouscule
un peu.
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