Journée du 26  février Départ : Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) Arrivée : Le Marin (Martinique)
 
 
Enfin Batô ! Départ juste après l'éclipse totale de soleil, vers 15h00. Nous avons juste 24 heures pour arriver en Martinique où nous rejoignent quelques visiteurs et, enfin, le Phil ! On est resté jusqu'au dernier moment en Guadeloupe parce que c'était la limite sud de visibilité de l'éclipse. Quelques milles plus loin, elle ne sera plus totale, mais partielle. Le spectacle valait l'attente, voire le risque de faire attendre nos invités. La lumière est incroyable, comme extrêmement dense. Pendant deux minutes, il n'y plus dans le ciel qu'un grand disque noir, entouré d'un halo très lumineux. Le silence est d'abord très impressionnant, hormis le chant du coq et les hurlements de quelques autres animaux ; ensuite c'est au tour des humains, qui laissent éclater leur joie d'assister à un tel spectacle. Des applaudissements et des cris retentissent dans la marina. Le spectacle est observable à l'oeil nu. Il fait plus frais aussi. Puis la lumière revient, il faut rechausser ses lunettes "spéciales éclipses". La lune se retire, le soleil reprend ses droits.  

Nous partons vers 15H00. 

16h00 Le toaster se venge d'avoir été occulté 2 minutes. Il est 16 h 30 et il frappe comme à midi. Pierre à la barre. On voit la Dominique. Navigation à vue; ça on sait faire.  

Vers 17h30, pétole; impossible de faire avancer Ataram avec les voiles. on décide donc de lancer le moteur et on prépare avec beaucoup de perplexité notre repas du soir : riz et macédoine de légumes en conserve. Il faut dire que parmi les trois marins d'Ataram, c'est Philippe le plus expérimenté dans le domaine de la cuisine. 

A 20h, on prend la décision de commencer à fonctionner par quarts de 2 heures. C'est Eric qui, après un petit pile ou face, est désigné pour faire la première paire d'heures. 

A 21h, constatant qu'il y a un léger souffle dans la pénombre (10 noeuds de vent) on hisse les voiles. Dans cette nuit sans lune (forcément vu l'éclipse de l'aprè-midi), on distingue très nettement la voie lactée. On devine les côtes de la Dominique que nous longeons une bonne partie de la nuit. 

Minuit, le vent est à nouveau complètement tombé et on décide de remettre le moteur. C'est un peu pénible pour celui qui est censé se reposer car nos couchettes sont à l'arrière ... tout près du moteur. Pierre décide donc de squatter la cabine de philippe qui est à l'avant. 

Le vent fait encore quelques apparitions dont on essaye, avec plus ou moins de bonheur, de profiter. 

6H Nous avons la pointe Nord de la Martinique par le travers (c'est-à-dire que l'on observe à 90° de notre cap, sur babord). Lever de soleil derrière la montagne pelée. On devrait être à l'heure... 

14h. On arrive au port de plaisance du Marin. Nous sommes donc à l'heure pour accueillir Philippe et nos amis.