Enfin
Batô ! Départ juste après l'éclipse totale de
soleil, vers 15h00. Nous avons juste 24 heures pour arriver en Martinique
où nous rejoignent quelques visiteurs et, enfin, le Phil ! On est
resté jusqu'au dernier moment en Guadeloupe
parce que c'était la limite sud de visibilité de l'éclipse.
Quelques milles plus loin, elle ne sera plus totale, mais partielle. Le
spectacle valait l'attente, voire le risque de faire attendre nos invités.
La lumière est incroyable, comme extrêmement dense. Pendant
deux minutes, il n'y plus dans le ciel qu'un grand disque noir, entouré
d'un halo très lumineux. Le silence est d'abord très impressionnant,
hormis le chant du coq et les hurlements de quelques autres animaux ; ensuite
c'est au tour des humains, qui laissent éclater leur joie d'assister
à un tel spectacle. Des applaudissements et des cris retentissent
dans la marina. Le spectacle est observable à l'oeil nu. Il fait
plus frais aussi. Puis la lumière revient, il faut rechausser ses
lunettes "spéciales éclipses". La lune se retire, le soleil
reprend ses droits.
Nous partons
vers 15H00.
16h00 Le toaster
se venge d'avoir été occulté 2 minutes. Il est 16
h 30 et il frappe comme à midi. Pierre à la barre. On voit
la Dominique. Navigation à vue; ça on sait faire.
Vers 17h30,
pétole; impossible de faire avancer Ataram avec les voiles. on décide
donc de lancer le moteur et on prépare avec beaucoup de perplexité
notre repas du soir : riz et macédoine de légumes en conserve.
Il faut dire que parmi les trois marins d'Ataram, c'est Philippe le plus
expérimenté dans le domaine de la cuisine.
A 20h, on prend
la décision de commencer à fonctionner par quarts de 2 heures.
C'est Eric qui, après un petit pile ou face, est désigné
pour faire la première paire d'heures.
A 21h, constatant
qu'il y a un léger souffle dans la pénombre (10 noeuds de
vent) on hisse les voiles. Dans cette nuit sans lune (forcément
vu l'éclipse de l'aprè-midi), on distingue très nettement
la voie lactée. On devine les côtes de la Dominique que nous
longeons une bonne partie de la nuit.
Minuit, le vent
est à nouveau complètement tombé et on décide
de remettre le moteur. C'est un peu pénible pour celui qui est censé
se reposer car nos couchettes sont à l'arrière ... tout près
du moteur. Pierre décide donc de squatter la cabine de philippe
qui est à l'avant.
Le vent fait
encore quelques apparitions dont on essaye, avec plus ou moins de bonheur,
de profiter.
6H Nous avons
la pointe Nord de la Martinique par le travers (c'est-à-dire que
l'on observe à 90° de notre cap, sur babord). Lever de soleil
derrière la montagne pelée. On devrait être à
l'heure...
14h. On arrive
au port de plaisance du Marin. Nous sommes donc à l'heure pour accueillir
Philippe et nos amis.