Première
nuit très agréable, on passe le cap Mala, qui marque l’extrémité
Ouest du golfe de Panama. On a tellement entendu de conseils contradictoires
sur la route à prendre, tenant compte d’El Niño, de son effet
sur Humboldt (important courant d'eau froide dont il faut tenir compte
pour la préparation de notre trajet), sur le déplacement
probable de l’ITCZ (ZCIT en français : zone de convergence intertropicale,
le pot au noir dont on vous parlait hier; nommé dolldrums en anglais,
sévissant aux « horses latitudes », ces latitudes où
les grands voiliers du siècle passé pouvaient être
encalminé (c'est-à-dire totalement à l'arrêt
pour cause de ... calme) tellement longtemps que les chevaux embarqués
mourraient par manque d’eau et de nourriture. Leur cadavre était
jeté par dessus bord, et après des périodes de calmes
particulièrement longues, on pouvait croiser plusieurs carcasses
dérivant dans ces eaux, d’où le nom donné à
ces latitudes dans l’Atlantique par les navigateurs anglais … désolé
pour ces détails morbides, ils font partie de l’histoire de la navigation),
tellement de conseils contradictoires donc, que nous avons décidé
de rééditer la tactique développée lors de
Haïti-Panama : le tout droit. Nous nous autoriserons peut-être
un peu plus de sud d’abord pour sortir du pot-au-noir s’il était
vraiment trop calme. Mais pour le moment on va tout droit, et nous
sortons donc du Golfe par l’Ouest, contrairement aux nombreux navigateurs
qui font du Sud dès le début avant d’obliquer plus nettement
vers le 270 °, vers l’Ouest.
A minuit, on
fête l’anniversaire de notre administrateur terrien, qui assure la
tâche ingrate du suivi de l’ASBL ( et des affaires de nos petites
personnes …) à terre : Renaud. Happy Birthday l’indien, et
merci !
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