Journée du 13 mai 98 :  Vers les Galapagos
 
Première nuit très agréable, on passe le cap Mala, qui marque l’extrémité Ouest du golfe de Panama.  On a tellement entendu de conseils contradictoires sur la route à prendre, tenant compte d’El Niño, de son effet sur Humboldt (important courant d'eau froide dont il faut tenir compte pour la préparation de notre trajet), sur le déplacement probable de l’ITCZ (ZCIT en français : zone de convergence intertropicale, le pot au noir dont on vous parlait hier; nommé dolldrums en anglais, sévissant aux « horses latitudes », ces latitudes où les grands voiliers du siècle passé pouvaient être encalminé (c'est-à-dire totalement à l'arrêt pour cause de ... calme) tellement longtemps que les chevaux embarqués mourraient par manque d’eau et de nourriture.  Leur cadavre était jeté par dessus bord, et après des périodes de calmes particulièrement longues, on pouvait croiser plusieurs carcasses dérivant dans ces eaux, d’où le nom donné à ces latitudes dans l’Atlantique par les navigateurs anglais … désolé pour ces détails morbides, ils font partie de l’histoire de la navigation), tellement de conseils contradictoires donc, que nous avons décidé de rééditer la tactique développée lors de Haïti-Panama : le tout droit.  Nous nous autoriserons peut-être un peu plus de sud d’abord pour sortir du pot-au-noir s’il était vraiment trop calme.  Mais pour le moment on va tout droit, et nous sortons donc du Golfe par l’Ouest, contrairement aux nombreux navigateurs qui font du Sud dès le début avant d’obliquer plus nettement vers le 270 °, vers l’Ouest. 

A minuit, on fête l’anniversaire de notre administrateur terrien, qui assure la tâche ingrate du suivi de l’ASBL ( et des affaires de nos petites personnes …) à terre : Renaud.  Happy Birthday l’indien, et merci !