Journée du 25 Mars 98 Départ : San Juan (Puerto Rico)  En route pour  : La Romana (République dominicaine)
 
Réveil militaire pour Pierre et Eric qui, une fois n'est pas coutume, vont aller rendre une petite visite aux services de douane et d'immigration. Il faut pour cela se rendre aux docks des ferrys intercontinentaux qui se trouve de l'autre côté de la ville et, vu le nombre d'heures que prend généralement ce genre de formalités, on voudrait être à pied d'oeuvre avant 8 heures.
Contrairement à ce que l'on avait craint, tout se passe très vite. Il est manifestement plus facile de sortir du territoire américain que d'y entrer.
A 9 heures 30, retour sur Ataram, où Philippe, qui n'a pas chômé non plus et a déjà eu le temps de riveter la pièce qui relie le hale bas à la bôme. On fait les pleins d'eau, on remet un peu d'huile dans le moteur et on file vers la République dominicaine, à environ 180 milles. La mer est peu agitée et le vent souffle à 4-5 beauforts, ce qui nous permet de commencer notre trajet toutes voiles dehors. 

Nous faisons régulièrement le point et constatons avec joie que nous marchons à plus de 7 noeuds de moyenne. 

Vers 21 heures nous atteignons la pointe ouest de Porto Rico et entammons un important conciliabule quant à la route à suivre. Nous avons en effet eu un contact téléphonique avec un ami qui se trouve en Haïti et qui nous recommande chaudement une petite île situee au Sud Ouest de l'île alors qu'initialement, on pensait plutôt longer Hispaniola (nom géographique de l'île que forment, ensemble, la République Dominicaine et Haïti) par le Nord.  Nous n'avons cependant aucune indication sur le Sud de la République Dominicaine, si ce n'est l'existence d'un port dont on ne sait même pas s'il accueille des bateaux de plaisance. Finalement, on choisit l'option Sud, malgré les difficultés de navigation que cette option représente, en raison des importantes fosses qui jouxtent les hauts fonds dans le Sud du passage dit "de la mona" qui sépare Porto Rico de la Répulique dominicaine. Ces changements du sous-sol marin génèrent des courant importants accompagnant une houle aléatoire et importante. "Passage malsain" disent les instructions nautiques. 

Pour corser l'affaire, la réparation que nous avions effectuée sur le hale-bas nous lâche. Les quatres rivets que nous venions de fixer explosent littéralement. Heureusement, ni la bôme ni la pièce du hale bas n'ont souffert. Nous envisagerons une nouvelle solution plus tard car il fait nuit et nous n'avons pas un besoin urgent de notre hale-bas étant donné que nous naviguons vent arrière (le hale bas est surtout nécessaire aux allures de près) 

Le vent faiblit pendant la nuit et la mer est peu agitée, de sorte que nous naviguons la plupart du temps sous pilote automatique. On ne prend la barre que pour effectuer des changements de cap destinés à éviter d'autres navires, nombreux dans les parrages. La lune ne fera qu'une très brève apparition et la nuit est très noire.