A 9
heures 30, retour sur Ataram, où Philippe, qui n'a pas chômé
non plus et a déjà eu le temps de riveter la pièce
qui relie le hale bas à la bôme. On fait les pleins d'eau,
on remet un peu d'huile dans le moteur et on file vers la République
dominicaine, à environ 180 milles. La mer est peu agitée
et le vent souffle à 4-5 beauforts, ce qui nous permet de commencer
notre trajet toutes voiles dehors.
Nous faisons
régulièrement le point et constatons avec joie que nous marchons
à plus de 7 noeuds de moyenne.
Vers 21 heures
nous atteignons la pointe ouest de Porto Rico et entammons un important
conciliabule quant à la route à suivre. Nous avons en effet
eu un contact téléphonique avec un ami qui se trouve en Haïti
et qui nous recommande chaudement une petite île situee au Sud Ouest
de l'île alors qu'initialement, on pensait plutôt longer Hispaniola
(nom géographique de l'île que forment, ensemble, la République
Dominicaine et Haïti) par le Nord. Nous n'avons cependant aucune
indication sur le Sud de la République
Dominicaine, si ce n'est l'existence d'un port dont on ne sait même
pas s'il accueille des bateaux de plaisance. Finalement, on choisit l'option
Sud, malgré les difficultés de navigation que cette option
représente, en raison des importantes fosses qui jouxtent les hauts
fonds dans le Sud du passage dit "de la mona" qui sépare Porto Rico
de la Répulique dominicaine. Ces changements du sous-sol marin génèrent
des courant importants accompagnant une houle aléatoire et importante.
"Passage malsain" disent les instructions nautiques.
Pour corser
l'affaire, la réparation que nous avions effectuée sur le
hale-bas nous lâche. Les quatres rivets que nous venions de fixer
explosent littéralement. Heureusement, ni la bôme ni la pièce
du hale bas n'ont souffert. Nous envisagerons une nouvelle solution plus
tard car il fait nuit et nous n'avons pas un besoin urgent de notre hale-bas
étant donné que nous naviguons vent arrière (le hale
bas est surtout nécessaire aux allures de près)
Le vent faiblit
pendant la nuit et la mer est peu agitée, de sorte que nous naviguons
la plupart du temps sous pilote automatique. On ne prend la barre que pour
effectuer des changements de cap destinés à éviter
d'autres navires, nombreux dans les parrages. La lune ne fera qu'une très
brève apparition et la nuit est très noire.