Journée du 31 Mars 98 : Départ : Aquin  Arrivée : Ile à vaches  (Haiti)
 
 5h30 : Branle-bas-de-combat : il faut être à l'île à vache le plus tôt possible pour profiter de la journée.  Il n'y a toujours pas de vent et on y va donc au moteur.  On décide de faire la route la plus courte, à travers quelques îlots de la baie (en se basant toujours sur une carte au 100.000ème, reprenant une bonne partie de la mer des Caraïbes). On déchante assez vite lorsque, après avoir parcouru seulement un ou deux milles, les fonds remontent à moins de trois mètres... si ça continue comme ça on va échouer Ataram.  Courageux mais par téméraires, on décide de faire demi-tour.  On ira à l'île à vache par le large.  

A l'approche de l'île on prend conscience que celle-ci fait au moins 20 km de long et qu'il ne sera pas facile de trouver  "Didier", le français dont on nous a parlé et chez qui on pourra laisser Ataram au mouillage.  Renaud interroge donc de son meilleur créole les pêcheurs que l'on croise sur notre route.  Les talents de Renaud sont évidents, et on obtient vite notre notre information.  

Vers midi, nous arrivons à "Port Morgan", petit bout de paradis dont nous tombons tout de suite amoureux.  Ici, tout est parfait, Françoise et Didier sont charmants, ils habitent un endroit fabuleux, ils ont installé des corps morts au pied du futur hotel-bungalow qu'ils sont en train de construire et la baie est totalement abritée. Ce port naturel parfait aurait été découvert par le pirate Morgan, qui en aurait fait une de ses bases.  Le partage du butin du sac de Panama (ou celui de Carthagène, l'histoire est incertaine), aurait eu lieu ici; lors de la fête qui a suivi, le feu aurait pris dans la sainte barbe (les réserves de poudre des canons) de l'un des bateaux, qui sombra après une violente explosion.  Une partie du trésor était-il à bord ? Mystère...  Même sans trésor, l'endroit est un paradis. 

Renaud  tombe aussi sous le charme de l'endroit et décide de remettre au lendemain son retour à Port-au-Prince (mais que va faire la Micivi sans lui?)   

Une petite visite de l'île nous fait découvrir les plages les plus fabuleuses que l'on ait vu jusqu'à présent. Les longs croissants de sable blancs qui s'enfoncent dans l'océan turquoise nous laissent émerveillés. Une ribambelle de gamins décident de nous servir de guide, on visite quelques villages; croissant notamment, quelques artisans tressant des paniers à langouste; d'autres construisent des pirogues.  

Plus tard dans la journée, Pierre et Renaud partent pour une petite expédition sous-marine au large de la baie.  Il n'y a malheureusement pas beaucoup de fond et tant la faune que la flore sont assez pauvre.  Ils ne sont probablement pas tombé sur le plus joli des sites ...   

Le soir, nous sommes invités à manger chez Didier et Françoise.  Le repas est pantagruellique; on ne compte plus les plats qui nous ont été servi; arrosés de bon vin.  

Après ces quelques heures passées à table, nous roulons littéralement jusqu'à Ataram pour une nuit de digestion.  L'endroit va VRAIMENT être difficile à quitter.