5h30
: Branle-bas-de-combat : il faut être à l'île à
vache le plus tôt possible pour profiter de la journée.
Il n'y a toujours pas de vent et on y va donc au moteur. On décide
de faire la route la plus courte, à travers quelques îlots
de la baie (en se basant toujours sur une carte au 100.000ème, reprenant
une bonne partie de la mer des Caraïbes). On déchante assez
vite lorsque, après avoir parcouru seulement un ou deux milles,
les fonds remontent à moins de trois mètres... si ça
continue comme ça on va échouer Ataram. Courageux mais
par téméraires, on décide de faire demi-tour.
On ira à l'île à vache par le large.
A l'approche
de l'île on prend conscience que celle-ci fait au moins 20 km de
long et qu'il ne sera pas facile de trouver "Didier", le français
dont on nous a parlé et chez qui on pourra laisser Ataram au mouillage.
Renaud interroge donc de son meilleur créole les pêcheurs
que l'on croise sur notre route. Les talents de Renaud sont évidents,
et on obtient vite notre notre information.
Vers midi, nous
arrivons à "Port Morgan", petit bout de paradis dont nous tombons
tout de suite amoureux. Ici, tout est parfait, Françoise et
Didier sont charmants, ils habitent un endroit fabuleux, ils ont installé
des corps morts au pied du futur hotel-bungalow qu'ils sont en train de
construire et la baie est totalement abritée. Ce port naturel parfait
aurait été découvert par le pirate Morgan, qui en
aurait fait une de ses bases. Le partage du butin du sac de Panama
(ou celui de Carthagène, l'histoire est incertaine), aurait eu lieu
ici; lors de la fête qui a suivi, le feu aurait pris dans la sainte
barbe (les réserves de poudre des canons) de l'un des bateaux, qui
sombra après une violente explosion. Une partie du trésor
était-il à bord ? Mystère... Même sans
trésor, l'endroit est un paradis.
Renaud
tombe aussi sous le charme de l'endroit et décide de remettre au
lendemain son retour à Port-au-Prince (mais que va faire la Micivi
sans lui?)
Une petite visite
de l'île nous fait découvrir les plages les plus fabuleuses
que l'on ait vu jusqu'à présent. Les longs croissants de
sable blancs qui s'enfoncent dans l'océan turquoise nous laissent
émerveillés. Une ribambelle de gamins décident de
nous servir de guide, on visite quelques villages; croissant notamment,
quelques artisans tressant des paniers à langouste; d'autres construisent
des pirogues.
Plus tard dans
la journée, Pierre et Renaud partent pour une petite expédition
sous-marine au large de la baie. Il n'y a malheureusement pas beaucoup
de fond et tant la faune que la flore sont assez pauvre. Ils ne sont
probablement pas tombé sur le plus joli des sites ...
Le soir, nous sommes invités
à manger chez Didier et Françoise. Le repas est pantagruellique;
on ne compte plus les plats qui nous ont été servi; arrosés
de bon vin.
Après
ces quelques heures passées à table, nous roulons littéralement
jusqu'à Ataram pour une nuit de digestion. L'endroit va VRAIMENT
être difficile à quitter.