Nous voilà
à pied d’œuvre pour préparer le bateau pour la traite de
près que allons entamer. Pierre nous abandonne pour aller
voir son père qui passe quelques jours en Nouvelle-Caledonie, mais
on a le renfort d'un couple de copain de Phil qui font pour le moment un
tour du monde (à pied, en vélo, en avion; ils voulaient ajouter
en bateau). Marie-Jeanne et Jean-Luc sont de vrais marins. Marie-Jeanne
navigue depuis qu’elle est toute petite sur le bateau de papa. On
avait même été invité a aller faire du bateau
en hollande. On est ravi de leur rendre la pareille. Et on est content
d’avoir du vrai renfort.
On est allé
les pêcher à l’aéroport samedi vers 2 heures du mat
après avoir été un concert des Wailers « tribute
to Bob Marley ». Sympa, l’ambiance reggae convient bien aux
îles tropicales, quelles qu’elles soient. Mais il ne doit plus
y avoir beaucoup de musiciens de l’époque du grand Bob. Puis
colliers de fleurs pour Marie-Jeanne et Jean-Luc, et comme à chaque
arrivée nocturne, nuit courte, pleine de bavardages. Comme
chaque fois aussi, Pères Noël : vins australiens, « kit
» de prière bouddhiste from Lhassa (timbale, drapeau, encens,
chapelet…), discman pour la musique pendant les quarts… Ils sont forts
nos amis !
A partir du départ
des parents de Phil et de Pierre, le 14, nos journées ne valent
pas d’être racontées en détail : shipchandler, bouffe
et apéro avec tous les amis retrouvés dans ce port de passage
(Michel et Charlotte de Berani, qui ne sont pas encore partis ; Didier,
Sophie et leurs merveilleux gosses, sur Sauvage, toujours dématé
; Lorenzo et Anna-Lisa, qui viennent d’arriver après deux mois dans
les Tuamotu, et qui y retournent en novembre ; Gilles et Valérie,
grâce à laquelle vous pourrez enfin lire ce site actualisé,
car on va pouvoir profiter de la liaison internet de l’université
où elle travaille).
Demain vendredi, en
principe, départ à l’aube, avec un guindeau qui fonctionne,
un génois réparé, des batteries fixées, des
panneaux isolés, des voiles rincées, des équipets
équipés de filets anti-chute-de-brol-dans-la-figure-quand-on-gîte-trop,
une radio couvrant la bande marine ; un
avitaillement monstrueux (potentiellement : deux mois à cinq) etc…
Je crois qu’on va verser
une larme en quittant les Iles Sous le Vent. On regrettera le coin,
c’est sûr, pour ses paysages, comme pour les gens que l’on y croise,
les locaux comme les voyageurs. La proportion de "gens fatiguant"
nous semble considérablement réduite par rapport à
une vie "bruxelloise". Ici, la convivialité des
locaux, leur générosité désintéressée
déteint sur les européens installés, en tout cas ceux
que l'on fréquente dans le milieu voile. C'est vraiment un
plaisir constant. Pour eux aussi, on est triste de partir, même
si bien sûr on va en découvrir beaucoup d'autres. Les
Gambier, à cet égard, doivent valoir le coup : restés
jusqu'a très récemment à l'écart du monde,
les mangaréviens cultivent plus encore ces vertus polynésiennes,
paraît-t-il.