Grand jour,
nous rendons visite à la classe de CM 2 de l’école communale
de Rikitea. Accueil sympathique, mais notre caméra fascine
plus les enfants que notre histoire. Bah, on échange les adresses,
et on leur demande d’écrire déjà un petit mot pour
les petits élèves de la communauté française
qui suivent notre voyage. On repassera jeudi reprendre les devoirs.
Ha ha, nos pièces
ne sont pas parties ! L'avion part demain seulement ! Et il ne sera
à Papeete que mercredi soir, pour en repartir jeudi matin.
Notre voilier est de bonne composition, même plus, puisqu'il envisage
de travailler la nuit, mais il aura du mal à convaincre les types
qui doivent sertir les cables de faire preuve d'autant d'abnégation...
Les pièces ne reviendront donc que mardi prochain. Bah, l'endroit
est sympa, décidément.
Le jeudi, nous revoilà
à l'école... Notre première impression est effacée
: des tas de questions destinées aux petits belges nous attendent,
et ils ont coloriés des cartes du monde, où nos deux petites
patries ont été reliées... Répondez-donc
à leurs questions, pas toujours aussi faciles : combien il y a t'il
d'institutrices en belgique ? est-ce que c'est beau le village ? Parle-tu
une autre langue que le français ?... La collection complète
est réservée à nos équipiers des écoles
Decroly (Uccle, Aurore (Jette) et Pierre Paulus (Saint Gilles), mais vous
pouvez tous écrire à la CM2/CT de l'école communale
de Rikitea, BP 42, Gambier, Polynésie Française.
Le vendredi, on rencontre
Matéo, qui va devenir un bon ami. Perliculteur, il nous propose,
entr'autres choses, de visiter sa ferme, et de participer à la collecte
des bébés nacres ! Passage à l'action la semaine
prochaine...
Deuxième week-end à Rikitea.
On s'intègre lentement à la vie du village, on commence à
connaître tout le monde. Du coup, on se fait engueuler quand
on rate un évènement social, comme le match de foot du dimanche.
Lundi, changement de programmme pour Matéo,
plutôt que de poser les collecteurs à nacre, il va récolter
les perles. Nous sommes inviter à venir visiter la ferme.
Si on a déjà visité des fermes, on a jamais vu une
récolte. Les nacres ont été sorties de l'eau,
disposées à coté du greffeur. Il les entr'ouvre,
sort la perle, réintroduit un nucleus, le tout en moins d'une minute.
Les perles s'empillent, nombreuses et belles. Pas beaucoup de déchets.
Andrew, le greffeur, nous confie que la récolte est belle.
Ce n'est pas lui qui a greffé la première, fois mais il connaît
l'auteur de ce beau travail. Il n'est pas surpris du résultat.
La maîtrisse du greffeur est capitale : de l'un à l'autre,
les taux de réussite (nombre de perles par rapport aux nombres de
nacres greffées) varient, la qualité des perles aussi.
Le greffeur peut en effet contrôler la couleur des perles.
Les Gambier produisent des coloris particuliers, très demandés.
On en admire quelques-unes dans le lot de cette journée. Bien
entendu, Matéo nous tente : un petit prix d'ami hmmm, combien en
voulez-vous hmmmm ? Pour le moment, quelque peu ruinés, on
hésite...
Mardi, bouleversement dans notre petit mouillage
: un bateau est arrivé ! C'est Graham, qui fait du charter entre
les Gambier et Pitcairn. Il y emmène cinq personnes, dont
un homme qui va rester quatre mois sur l'île. Il connait déjà
fort bien l'endroit; il a épousé une native et y a fait de
nombreux séjours. Il projette aujourd'hui d'organiser une
structure d'accueil pour touriste. Ils atteriraient aux Gambier,
voyageraient en bateau et passeraient une ou deux semaines parmi les
descendants des mutinés de la Bounty. Ils partent bientôt,
et seront donc là-bas quand nous y arriverons.
Mardi, c'est aussi le jour d'arrivée
de l'avion. Grande animation sur le quai, les arrivées sont
nombreuses aujourd'hui. Et parmi les dizaines de colis, nos pièces
!
Mercredi, il nous faut grimper dans le mât
pour fixer notre bas-hauban, et réparer notre enrouleur. C'est
bien entendu le moment qu'Eole choisit pour nous envoyer un coup de vent
du sud qui soulève des vagues même dans le lagon. Le
travail dans le mât est quasi impossible, les mains et les pieds
étant nécessaires pour ne pas valser entre les haubans.
Après une mèche cassée, et deux ou trois pincettes
et bosses, on abandonne. De toute façon, pour hisser le génois,
il nous faudra du calme. Aïe, on est pas encore parti. Graham
décide d'ailleurs d'attendre la fin du coup de vent pour partir.
Venant d'un marin qui connaît le coin, l'initiative mérite
sans nulle doute d'être imitée...
On organise donc le temps qui nous reste
ici. On achève le site que vous lisez, on écrit nos
derniers mails aux écoles et aux amis (et aux amis des écoles
aussi), ainsi que quelques courrier administratifs.
Vendredi, nous sommes parti à l’assaut
du Mont Duff, avec toute une joyeuse compagnie, enfants de la classe et
copains des bateaux. Le réveil fut dur, parce que hier nous
avons fait un petit drink d’adieu sur Ataram, avec tous les bateaux, le
taote et sa femme et Andrew et Christelle, journalistes à la Dépêche
de Tahiti, qui vont faire un article sur nous. A 21 sur Ataram, à
l’intérieur pour la plupart. On a vraiment un bateau fait
pour les fêtes !
La montée est plutôt plus facile
que le Mokoto (le mont que l’on a gravi en le prenant pour le Mont Duff,
et qui est plus bas d’une vingtaine de mètres). Mais en haut,
la crête est plus impressionnante, les parois plus à pics.
On assiste depuis la haut au spectacle de fourmis se pressant autour de
la goelette ravitailleuse, qui est arrivée ce matin. C'est
l'événement du mois ! Les gosses galopent comme des
chèvres ; certains viennent pour la première fois, ils ont
l’air ravi. Dans la descente, ils sèment les adultes.
De retour au village, pas question de les abandonner, on passe l’après-midi
avec eux ; ils connaissent bien leur île et son histoire et nous
racontent leur roi, sa maison, son tombeau.