LES GAMBIER
Géographie
 
Le plus petit des cinq archipels formant la Polynésie française est isolé au sud-est, dans l’alignement des Tuamotu, presque sur le tropique du Capricorne et à cheval sur le 135è méridien de longitude ouest. 
 
 

L’archipel est constitué de 10 îles rocheuses entourées de trois côtés par une grande barrière corallienne semi-circulaire de 90 kilomètres de long, partiellement immergée.  En tout, les Gambier comptent 22 kilomètres carrés de terres émergées.   Les habitants appellent la plus grande des îles « Mangareva », « la montagne flottante ». 
 

 
 
 

Nous retrouvons la physionomie des Marquises en entrant dans la passe Ouest du lagon.  Des hautes montagnes volcaniques, vertes, rousses et grises trempent leurs pentes dans une eau azur. 
 

 
La végétation est moins exclusivement tropicale, et plus variée.  Des pins côtoient les cocotiers.  En certains endroits, seuls des herbes au ton brunâtre recouvrent les roches, ce qui donne à certains paysages, quand le soleil est filtré par les nuages, des airs d’Ecosse.  Le climat permet la culture de tous les légumes, et tous les fruits tropicaux poussent naturellement, ce qui permet à l’île d’être a peu près autonome sur le plan alimentaire.  Les cochons, vaches et chèvres courent libres sur l’île.  On les chasse quand on veut manger. 
 
Le lagon est parsemé de fermes perlières, cabanes construites sur des pilotis, au milieu de l’eau.   Le lagon est très riche en poisson, mais la ciguatera règne ici plus qu’ailleurs.  On croise aussi des requins et des raies en plongée.
 
Histoire
 
Le peuplement des Gambier a connu plusieurs vagues.  La première semble dater de 1100 de notre ère, en provenance des Marquises. 

L’archipel fut abordé en 1797 par le Duff, le navire qui amenait les premiers missionnaires de la London Missionnary Society à Tahiti.  Le capitaine Wilson baptisa ces îles du nom de l’amiral Gambier, qui soutenait les activités de la mission.  Il donna le nom de son navire au point culminant de l’île. 

L’île devint une importante escale de réapprovisionnement des navires et un port de commerce de la nacre. 

En 1834, le père Honoré Laval, et le père François Caret, prêtres français de la congrégation du Sacré-Coeur, quittèrent le Chili pour venir évangéliser les « sauvages » des Gambier.  Ils fondèrent la première mission catholique de Polynésie.  Ils furent très bien accueilli par les habitants, notamment semble-t-il parce qu’une vieille prophétie mangarévienne annonçait l’arrivée de deux magiciens au dieu tout-puissant.  Ils allaient exercer ici un ministère particulièrement despotique et fanatique. Imposant un code moral et religieux inflexible, proscrivant le culte et la culture polynésienne, habillant les femmes de longues robes, ils firent construire une cathédrale de 1200 places, bâtie en corail, et neuf églises.  
 
 

Certes, ils firent aussi aménager toute l’île, construisant des routes et des quais, mais il n’est pas sûr que leur action fut profitable à la population.  Durant les 37 ans de « règne » de Laval, la population chuta de 9000 à 500 habitants.   Les causes de cette mortalité sont sans doute autant les maladies amenées par les baleiniers européens que les conditions de travail imposées aux habitants pour la construction de bâtiments satisfaisant l’ambition démesurée de Laval. Mais voilà bien un « berger » peu soucieux de la santé de son peuple…  

En 1871, Laval fut emmené à Tahiti par un bateau militaire français.  Il fut jugé pour meurtre à Papeete et déclaré aliéné. 

En 1844, la France avait établi le protectorat sur les Gambier, et l’annexion fut prononcée officiellement en 1881.  

Aujourd’hui, les Gambier vivent essentiellement de la culture de la perle noire. C'est ici que Wan, le plus gros propriétaire de fermes perlières de polynésie, a mis en place les premières pierres de son empire.  Il dispose d'ailleurs toujours d'une immense ferme dans l'archipel, qui est aussi celui dont est originaire le Président du Gouvernement territorial, Gaston Flosse.

 
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